dimanche 7 décembre 2008

Chili, de San Pedro à Valparaiso en passant par Santiago...

Bon, à vrai dire, nous n'avons pas apprécié la ville de San Pedro de Atacama.

En arrivant de Bolivie, cela nous a fait trop d'un coup. Trop cher, trop chaud, trop de touristes, trop ... moderne ! Mais où se cachent les mamitas avec leur chapeau toujours plus beau ? Où se sont évaporées les odeurs de coca des mâcheurs ? où sont les couleurs des aguayos ?...
Nous n'étions pas prêts, en sortant du Salar et après toutes ces émotions, à se retrouver dans cette espèce de "côte d'Azur du désert". Pourtant le désert autour avait l'air joli...


Geysers dans le désert ...



Le Licancabur, vu du côté chilien...
... et la petite église sur la place du village était bien sympathique ...


Mais nous n'avons pas traîné, juste le temps d'une petite séance d'astronomie, histoire de voir un peu le ciel du Sud et, hop, bus direct pour Santiago, 1 500km plus bas...

Santiago, c'est le retour en Europe après 24 heures de bus. Métro, gratte-ciel, supermarché. Nouveau choc. Nous sommes royalement accueillis par un couple franco-mexicain, Jérôme et Maru qui nous permettent de renouer avec les joies du couchsurfing.


Juste le temps de quelques jours de repos, de balades à vélo et de résolution des problèmes logistiques (lessive, réparation des chaussures...).
Le temps aussi de découvrir une ville charmante, de retrouver les plaisirs du bon vin et de moments très agréables de partage avec nos hôtes.

Le Rio Mapocho, qui traverse la ville ... pas vraiment très propre mais Santiago est entrain de se doter d'un système d'épuration digne de ce nom.
Des travailleurs en plein... en pleine sieste !

Scoop : on a retrouvé le vrai Kadhafi, il joue de la guitare dans les bistrots de Santiago...

Nous nous sommes promenés avec plaisir dans cette ville agréable, où les gens savent, en plein après-midi....
... prendre le temps d'une partie d'échec !


Difficile aussi dans cette ville de ne pas évoquer le souvenir d'Allende et du coup d'Etat de 1973 ...
On n'en est plus à s'attendre à voir un char sortir au coin de la rue mais il y a comme une impression, le souvenir des films de Costa-Gavras, les photos de la Moneda en flammes...

... un petit canon à eau devant le palais...

... mais là, rien à voir avec un coup d'état, ce sont les fonctionnaires qui réclament le réajustement de leurs traitements.

La réserve naturelle des Chiliens ajoute aussi à cette ambiance bizarrement tranquille et à notre imagination qui travaille.

Pour ceux qui ont du mal à situer, en 1970, le Chili se dote du premier président marxiste élu au monde. Salvador Allende est surtout le président d'une vaste coalition de gauche qui souhaite enclencher une grande réforme sociale en nationalisant les ressources naturelles du pays, formidable richesse aux mains des trans-nationales, comme on les appelle ici et en réalisant une grande réforme agraire pour redistribuer les terres monopolisées par les grands propriétaires.
Après près de trois années de lutte contre la droite et une partie de l'armée, très largement soutenue par les Etats-Unis qui n'encaissaient pas l'arrivée d'un régime de gauche dans leur pré carré, Allende est renversé par un coup d'Etat militaire mené par son chef d'Etat-major, Augusto Pinochet le 11 septembre 1973 (décidément...) et retrouvé mort dans le palais présidentiel de la Moneda, officiellement suicidé.

Le même lieu, le 11 septembre 1973

S'en suit près de 15 années d'un des pires régimes dictatorials sud-américains, qui s'est associé avec les dictatures des pays voisins (Bolivie, Argentine, Paraguay) pour torturer et éliminer tout ce qui pouvait passer pour un opposant.



Finalement, les Chiliens ont retrouvé la démocratie doucement à partir de 1988, pour finir par se doter, depuis 2001, de présidents de gauche, et même d'une présidente, Michelle Bachelet, depuis 2006.

Cela va mieux mais les traces du passé sont persistantes et il est encore difficile pour les Chiliens de tout règler. Il reste des blocages pour juger et emprisonner certains acteurs de cette trouble période.

Sur le plan social et économique aussi, il reste des choses à règler. Pinochet a appliqué au pays un régime libérale extrême, inspiré par les Américains, qui a beaucoup fait souffrir les pauvres et les classes moyennes chiliennes et considérablement enrichi les plus riches. Mais aujourd'hui encore, la vie est très dure pour les Chiliens, les prix élevés et les salaires très bas. Et la législation sociale a considérablement régressé.

Par exemple les chauffeurs de bus de Santiago sont payés au nombre de passagers. Aussi, quand un écolier ou un retraité attend seul à l'arrêt de bus, il arrive souvent qu'ils ne s'arrêtent pas, parce que ceux-ci payent un tarif réduit et qu'ils n'est pas rentable de s'arrêter juste pour eux.

On trouve que cela illustre bien des choses...
Statue de Salvador Allende devant le palais...

Pour passer, difficile transition, à des choses plus légères, nous sommes aussi montés sur le Cerro San Cristobal, la colline qui domine Santiago. Et nous avons sacrifié au traditionnel "mote con huesilla", à déguster au sommet après la grimpette en vélo...
Du blé qui fait trempette dans un jus de pêche... C'est bien ça, Maru ?
... et avant d'admirer le paysage.




Le stade Nacional, où furent enfermés 40 000 opposants au coup d'Etat de 1973...

Puis nous avons fait un saut à Valparaiso, le port mythique de la côte pacifique, ses maisons colorées et ses ascenseurs.

Valparaiso, c'est un nom qui nous sonne aux oreilles, comme dans un titre de chanson de marin, le port par excellence, la première escale après le terrible Cap Horn...

Marseille, Naples, Dunkerque, Brest, Vladivostock,Valparaiso ... il y a des filiations, des liens magiques sûrement qui unissent ces lieux, ces ports ... Et comme un tropisme qui nous appelle là.






Et puis Valparaiso, c'est aussi ses célèbres ascenseurs, qui montent depuis plus d'un siècle à l'assaut des collines, les "cerros" qui encerclent la ville...









On a vu plus moche comme port...

Le retour de Soeur Sourire !






Merci encore Maru et Jérôme !

4 commentaires:

  1. De rien, c'etait avec grand plaisir ! J'apprend des choses sur Santiago que je ne savais pas... (mais ou est-ce que vous avez trouve ces infos sur les chauffeurs de bus ?!!??).
    En tout cas on vous souhaite une tres bonne continuation (et reacclimatation au pays ;). N'oubliez pas de mettre les tongues dans le sac et enfiler des chaussures en arrivant ;) A+

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  2. Ca a ete un plaisir pour nous de vous recevoir.
    Bon courage pour le retour au monde reel. A un de cet jour peut etre !

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  3. Oui surtout qu'il y a entre 40cm et 60cm de neige dans le Champsaur ( encore plus vers Argentière/Pelvoux ) et même que ça neige encore et que encore demain peut être !
    Ca sent le fart et les chaussettes de ski...

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  4. bonjour du médecin français de Pékin ou il fait moins 10 !bonne et heureuse année!!et vous êtes toujours les bienvenue chez nous!

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