vendredi 5 décembre 2008

Le Licancabur

La bête, en pied, la veille ....

5 970 m pour les plus optimistes, 5 916 pour les plus pessimistes, il est difficile de trouver une estimation exacte de l'altitude du volcan Licancabur, au bout du bout de la Bolivie, sur la frontière avec le Chili.

Un poil moins de 6 000 mètres quoi, mais déjà un beau sommet pour nous qui nous étions arrêtés à 5 400 lors de notre dernière ascension, au Pérou. Alors nous sommes partis pour notre revanche.
Toujours le même rituel du lever aux aurores (ici à 3 heures du mat') pour partir dans la nuit, sous les étoiles, vers le sommet.
On finit par y prendre goût à la petit poussée d'adrénaline au réveil, au silence du petit déj' où chacun entame, dans sa tête, son ascension, à la nuit qui enveloppe nos premiers pas, souffle court mais bon rythme pour attaquer les premiers lacets, au fil du jour qui se lève.
Je crois qu'on n'a pas fini d'en faire, des sommets ... même si celui-là va laisser des traces !
Nous sommes partis à six, plus le guide, un gars du coin, Tomàs.
Pas vraiment un guide, mais il n'y avait personne d'autres. Il s'est dévoué même si, à 55 ans, il n'a plus vraiment envie ... mais il ne veut pas que nous soyons déçus et venus pour rien, alors, même s'il l'a déjà fait hier...

Le groupe éclate vite, les trois basques qui nous accompagnent, montagnards endurcis qui enchaînent ici les sommets, nous lâchent rapidement. On reste avec notre guide, pépère, qui s'arrête souvent mais monte sur un rythme qui nous convient, et Maurice, compagnon d'aventure, rencontré hier soir au refuge.


A nos pieds, la laguna Verde se distingue de mieux en mieux...

5 000, 5 250, 5 500 ... Maurice égrène les paliers sur son altimètre, au fur et à mesure des pauses. Nous sommes partis à 4 300 vers 4h45 ... il est 10h30 et le sommet paraît encore loin, trop loin ...

5 600, 5 610, 5 615, bout par bout, on avance, on reprend le souffle, on repart ... on en bave des ronds de chapeaux.
A coté de nous, nous découvrons le volcan Juriques, notre plus proche voisin, et ses 5 750 mètres.

5 700, 5 750 ... elle en finit plus cette montagne, on fait moins de 150 m à l'heure et on en voit pas le bout. Même avec notre longue acclimatation à l'altitude, ce n'est pas simple. Mais pour notre compagnon d'ascension, qui vient juste d'arriver dans le coin, c'est carrément l'enfer...


5 800, 5 850 ... il ne doit pas être loin le sommet, on le devine là au-dessus ... mais maintenant les pauses se font plus longues que les temps de marche. Les jambes semblent très lourdes et sont douloureuses, le souffle a du mal à suivre, le coeur bat très vite et très fort, le moral craque en prenant conscience de cette douleur, rarement ressentie avec une telle intensité... on pense à d'autres, qui ont souffert dans des circonstances différentes et on repart plus fort...

5 900, 5 950 ... enfin, après 6h30, nous touchons au but, le sommet du volcan.
En dessous de nous brille l'eau du petit lac qui occupe le centre du cratère. Nous sommes presque à 6000m d'altitude (tout est dans le presque...).



Nous avons un peu (ou beaucoup pour certains...) mal à la tête, il y a au sommet un vent impressionnant, il est impossible de faire un effort trop rapide ou trop violent sans avoir de vertige ou sans s'essoufler immédiatement mais nous sommes vraiment heureux d'y être arrivés.
Le petit ours Téléthon des Sapeurs-pompiers de France nous a accompagné durant tout notre voyage et dans cette ascension... D'ailleurs, ce week-end de 5-6 décembre en France, c'est le Téléthon...
A nos pieds, côté Ouest, le Chili ...

Le temps des rituelles photos-souvenirs et nous repartons pour trois longues heures d'une folle descente, droit dans la pente, au milieu du pierrier... Amusant les premiers mètres, éreintant ensuite. Et carrément insupportable à la fin !


Démonstration de descente avec Sophie ...

Enfin les quelques ruines Incas, croisées au départ, marquent la fin de l'aventure.

Notre premier 6 000 moins 50 mètres ! Ce n'est certes pas de la montagne très technique, pas de glacier, pas de crampons, pas de cordes. Mais un presque 6 000, volcanique en plus, ce ne sera pas tous les jours.


En rouge, la montée et en vert, la descente...

Nous partirons le soir même pour San Pedro de Atacama, au Chili.
Le volcan marque ainsi la fin de notre passage en Bolivie, après un mois d'itinérances et de rencontres.
Un pays extrêmement attachant, avec des habitants charmants, beaucoup de caractère et une culture locale encore très vivante. Nous regrettons en partant de n'avoir pas pu rester ici encore plus longtemps et on espère, comme pour la Mongolie et le Laos, pouvoir y revenir un jour.

1 commentaire:

  1. Euh, vous prendrez des passagers ?
    On peut emporter les skis et les peaux de phoque ?
    Encore une fois, derrière les photos on imagine les contrastes et les couleurs malgré l'ambiance minérale.
    Trop fort, bientôt un article dans Vertical ?
    Ici, à seulement 1100, ça neige encore, là-haut c'est chargé et il n'y a pas beaucoup de cohésion, en plus on a eu quelques épisodes de vent, alors les skis restent au chaud, comme nous.
    Les stations ont le sourire, les élèves ont un peu la tête ailleurs ( ils vont répondre lundi à votre mail pour poursuivre les expériences d'astronomie ), c'est tout blanc, c'est la saison !!!
    Bises à vous et à bientôt !

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